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JANVIER l590. 27
donnée au pillage, et que Brissac, par composition, avoit eu par grace la vie sauve.
Le lundy cinquiéme, le cardinal Cajetan, légat du Pape, est arrivé à Paris accompagné de plusieurs évêques italiens, et autres gens lettrés. Plusieurs évêques des provinces qui sont ici sont allés à sa rencontre, même le cardinal de Gondy, qui est revenu de sa campagne exprès pour cela. Les principaux de l'Union, avec dix mille bourgeois, l'ont reçu au fauxbourg de Saint-Jacques (0; M. La Chappelle-Marteau, prevost des marchands-, dans sa harangue l'a asseuré de la soumission des Parisiens au Pape. Tout le monde est en joye : il n'y a que le légat que les harangues trop longues de tous les corps de la ville ont fatigué grandement.
Le mercredy septieme, la joye augmenta dans Paris parmy le peuple, à cause que la veille le duc de Mayenne avoit pris la ville de Pontoise.
Le vendredy quinzième, le légat fut en personne au parlement, accompagné d'un très-grand nombre de ligueurs, avec grande pompe. Les députés furent le recevoir, et l'introduisirent dans la salle d'audience. Les officiers du parlement estant en leur place, il s'a-
(-) Au fauxbourg de Saint Jacques : « Il fit, dit Le Grain, une station « an fauxbourg Saint Jacques, attendant les. Suisses, qui alloient le sa-
■ luer d'une salve de huit ou dix mille tant mousquetaires qu'arque-m busiers, cependant que Ton faisoit la décharge du canon et de l'ar-« tUlerie pour le bien veigner. Mais lui, qui avoit ouï parler de la suf-« fisance et adresse de telles gens au maniment de ces bastons là, « treinhloit de peur que quelque lourdaut ou quelque politique s'étant « glissé parmi eux n'eût chargé à plomb, et faisoit perpétuellement • signe de la main que l'on cessât. Mais eux, pensant que fussent be-
■ nedictkms qu'il leur donnât, rechargeoient toujours, et le tinrent une « bonne beure en cette alarme. »
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